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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/305

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

J’ai été ensuite au Musée. Deux ou trois jours auparavant j’y avais fait une séance. Je prise beaucoup la salle de l'École française moderne. Elle paraît bien supérieure à ce qui l’a précédée immédiatement. Tout ce qui a suivi Lebrun et surtout le dix-huitième siècle tout entier n’est que banalité et pratique. Chez nos modernes, la profondeur de l’intention et la sincérité éclatent jusque dans leurs fautes. Malheureusement, les procédés matériels ne sont pas à la hauteur de ceux des devanciers. Tous ces tableaux périront prochainement.

15 septembre. — Je vais à pied voir Périn[1] vers trois heures, et je reviens de même sans trop de fatigue. J’ai été bien heureux de le revoir. Il était venu souvent en mon absence. Je l’aime beaucoup, et je crois qu’il éprouve pour moi le même sentiment. Cela est rare à notre âge. Le bon Guillemardet de même.

28 septembre. — Je voudrais que ma voix eût la force qui lui manque.

30 septembre. — Première visite du docteur Laguerre.

3 octobre. — Pour peindre en détrempe une toile à

  1. Alphonse Périn (1798-1875), peintre, élève de Guérin, qui fit surtout de la peinture religieuse. C’est dans l’atelier de leur maître commun que s'était nouée cette amitié solide dont parle Delacroix.