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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/380

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

s'élèverait pas beaucoup au-dessus d’un ouvrage composé en société par de médiocres artistes. Chaque article amendé par chacun des collaborateurs perdrait son originalité pour prendre sous le niveau des corrections une unité banale et sans fruit pour l’instruction.

C’est le fruit de l’expérience qu’il faut trouver dans un ouvrage de ce genre. Or, l’expérience est toujours fructueuse chez les hommes doués d’originalité ; chez les artistes vulgaires, elle n’est qu’un apprentissage un peu plus long des recettes qu’on trouve partout.

On trouvera dans ce manuel des articles sur quelques artistes célèbres, mais on n’y traitera ni de leur caractère, ni des événements de leur vie. On y trouvera analysés plus ou moins longuement leur style particulier, la manière dont chacun d’eux a adopté ce style, la partie technique de l’art.

17 janvier. — Le but principal d’un Dictionnaire des Beaux-Arts n’est pas de récréer, mais d’instruire. Donner ou éclairer certains principes essentiels, éclairer l’inexpérience avec plus ou moins de succès, montrer la route à suivre et signaler les écueils sur les routes dangereuses ou proscrites par le goût, telle est la marche qu’il est bon de s’y proposer. Or, où trouve-t-on de meilleures applications de principes que dans l’exemple des grands maîtres qui ont porté à la perfection les différentes branches des arts ? Quoi