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Page:Delair - L’Éloge d’Alexandre Dumas, 1872.djvu/20

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De nos vieux chevaliers et de nos vieux héros ;
Ils sont les fils directs de nos Romanceros,
Neveux de Charlemagne et favoris des fées ;
Leurs dames sont d’or pur et de grâces coiffées ;
Leurs chevaux ont des airs d’hippogriffes ; ils vont,
Leur Dieu dans la poitrine et leur honneur au front ;
C’est la chanson de gloire où l’épée a des ailes,
L’épopée en monnaie, Homère en étincelles,
— Un Homère gascon, jaseur à feu roulant ! —
Et D’Artagnan jadis avait pour nom Roland !

Et c’est l’histoire aussi ! — Ce D’Artagnan qui passe,
Le parleur acéré, l’escrimeur plein de grâce,
Le vaillant dont l’épée est chatouilleuse, mais
Prompte à servir le faible, et l’oppresseur, jamais, —
Dont la verve enfonça, du sommeil ennemie,
Toutes les portes,

Saluant.

Toutes les portes, sauf la vôtre, Académie !
Cette grande gaîté, brave et tendre à la fois,
C’est toujours le Français, c’est toujours le Gaulois !
Et ce récit, jamais fini, courant le diable
À travers siècles, — c’est l’histoire véritable,
Car si ce n’en est pas la lettre, au moins c’en est
L’esprit, — l’esprit vivant, libre, allant droit au fait,
Sans peur, toujours le même, en tout lieu, malgré l’âge,
Et le grand boute-en-train de l’éternel voyage !

L’histoire ! En ce roman rapide, cavalier,