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Page:Delair - La Découverte, 1868.djvu/5

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LA DÉCOUVERTE


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I


Quand aux jours primitifs l’homme, errant sur la terre,
Appelé dans la nuit par une voix austère,
Survint au bord plaintif des flots,
Quand il vit l’Océan, noir sous le ciel sublime,
Et qu’il prêta l’oreille aux trompes de l’abîme
Alternant avec des sanglots,

Mesurant sa faiblesse à cette horreur immense,
Devant l’onde où le flot sur le flot recommence,
Pris d’un effroi religieux,
Il crut avoir touché la borne infranchissable,
Et la mer se roulant baveuse sur le sable,
Lui parut le fossé des cieux !