qu’une masse frittée, qui ne fondrait pas, et ne cristalliserait pas.
Les terres, ou prises séparément, ou unies plusieurs ensemble, peuvent également être soumises à l’action du feu ; si la chaleur n’est pas assez considérable, on n’aura qu’une espèce de fritte qui ne s’agglutine pas. Mais si la chaleur a plus d’intensité, il y a fusion. Les molécules de ces substances sont séparées, et réduites à l’état naissant, elles se combinent et cristallisent. C’est ainsi que sont formées les pierres volcaniques qui ont été réduites en fusion, et le verre qui a cristallisé.
La SUBLIMATION des corps par la chaleur opère encore les mêmes effets par la même cause. Les molécules sublimées sont séparées les unes des autres par l’activité du calorique : elles se trouvent comme à leur état naissant. Alors, elles s’unissent, se combinent et cristallisent.
Les molécules de soufre, sublimées, cristallisent sous forme de fleur de soufre.
Les molécules de phosphore, également sublimées, cristallisent.
L’or, l’argent, sont sublimés au foyer du miroir ardent, et cristallisent.
Les sulfures de mercure, d’arsenic… sont également sublimées, et cristallisent.
Quelques terres, telle que la silice… peuvent être également sublimées, et cristalliser. Vauquelin a fait voir[1] que la silice ainsi sublimée cristallise en filets capillaires.
Quelques substances minérales sont produites par sublimation dans les volcans, telles que la rubine d’arsenic, le fer spéculaire volcanique…
Il serait inutile de multiplier les exemples pour prouver une vérité qu’on ne saurait plus révoquer en doute. Des substances
- ↑ Annales du Muséum, 7e année, cahier 74, pag 239.