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DE GÉOLOGIE.

celui d’orient en occident, analogue au grand vent alizé. Il est surtout très-sensible sous la zône torride.

Les navigateurs ont tous reconnu ce courant. Pour aller d’Europe en Amérique, ils longent les côtes jusques aux Canaries, où ils rencontrent ce courant. Ils distinguent facilement sont action de celle du grand vent alizé.

Ce mouvement des eaux d’orient en occident est produit par le mouvement de rotation du globe, comme nous avons vu qu’est produit le grand vent d’alizé d’est. Les eaux, ainsi que l’atmosphère, ne se meuvent pas avec la même vitesse que la partie solide du globe ; mais ce même vent alizé d’Est agit lui-même sur les eaux des mers, et leur imprime un mouvement analogue au sien : il contribue ainsi à ce mouvement des eaux.


DES COURANS DES EAUX, DES RÉGIONS POLAIRES À L’ÉQUATEUR.


Les eaux des mers éprouvent un troisième mouvement général, qui les porte des régions polaires aux régions équinoxiales. Les navigateurs observent constamment ce mouvement. Ceux qui partent de France, d’Angleterre… pour l’Afrique, pour l’Inde… suivent ce courant qui les porte aux Canaries…

On sait que les glaces des zones glaciales sont constamment charriées vers l’équateur, dans l’un et l’autre hémisphère. C’est, dit Waitz, par l’action de ce courant.

Mais ces eaux polaires, arrivées à une certaine latitude, rencontrent des eaux moins froides ; elles se précipitent, et gagnent le fond des mers, parce qu’elles sont plus pesantes. Un sait que c’est ce qui arrive constamment, lorsque, dans un vase qui contient de l’eau chaude, on verse de l’eau froide. Celle-ci gagne toujours le fond du vase.