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LEÇONS

cristallisations minérales. Supposons que des nuages épais enveloppassent, dans ce moment, une partie de notre globe, ce qui devait avoir lieu souvent, et qu’ils laissassent seulement quelques passages à la lumière des rayons solaires ; s’ils ont demeuré quelques tems dans cette position, cette cause aura été suffisante pour déterminer la cristallisation dans l’endroit correspondant à la lumière, plutôt qu’ailleurs.

Des nuages plus ou moins chargés d’électricité auront encore pu déterminer ces cristallisations dans un endroit, plutôt que dans un autre, ainsi que nous l’avons vu.

Enfin, nous avons prouvé que les eaux avaient, dans ces tems, une température três-élevée. Il est possible que, par des circonstances locales, quelques portions de ces eaux se soient plus refroidies que d’autres, ce qui détermina des cristallisations particulières, dans ces endroits.

Ces causes, et peut-être quelques autres, purent donc déterminer, dans tel lieu, plutôt que dans tel autre, par exemple, des commencemens de cristallisations. De l’eau chargée, par exemple, d’un acide, rencontrant une autre eau chargée d’une terre, il se formera un sel peu soluble, tel que du spath calcaire, du spath pesant… Ce nouveau sel cristallisera promptement. Or, un premier cristal formé, en attire d’autres qui viennent se réunir autour de lui, comme nous le voyons dans nos laboratoires de chimie, et il s’y amoncèle une masse de cristaux.

Les mêmes circonstances locales auront agi en divers endroits de la partie extérieure du globe, et y auront déterminé différentes masses de cristaux, qui auront formé des groupes plus ou moins proéminens. Ces masses se sont élevées dans le sein des eaux qui les contenaient, et y ont formé nos montagnes primitives.

Il est, par conséquent, demeuré des interstices entre ces diverses