Les physiciens ont émis différentes opinions à cet égard.
Descartes, Lebnitz, qui regardaient le globe comme un soleil encroûté par ses taches, disaient que sa chaleur venait primitivement de celle de ce soleil ; ce n’était qu’éloigner la difficulté.
Buffon disait que cette chaleur provenait de la partie de notre soleil, dont il le croyait composé ; ce n’était encore qu’éloigner la difficulté.
Kirker supposait (dans son mundus subterraneus) des matières combustibles, sulfureuses, ou autres, dans un état de vraie conflagration au centre du globe : elles communiquaient leur chaleur à la masse entière.
Cette opinion, plus ou moins modifiée, a été adoptée par plusieurs physiciens, et particulièrement par Becher ; mais c’est une hypothèse dénuée de fondement : le globe n’est pas creux.
On a vu que j’attribue la chaleur du globe terrestre à celle des premières parties des matières, dont on ne peut concevoir les combinaisons, qu’autant qu’elles étaient fluides, et que par conséquent elles jouissaient d’une chaleur suffisante.
Il faut ajouter à cette cause l’état galvanique habituel du globe ; il est composé de parties hétérogènes : ces parties se galvanisent comme les différentes parties d’une pile ; il y a étincelle, chaleur, décomposition des principes existans, nouvelles combinaisons ; nous ignorons le degré de chaleur que peut produire ce galvanisme ; mais il doit être assez considérable.
La densité de l’air atmosphérique était plus considérable dans les commencemens : elle diminue journellement, ce qui doit diminuer sa température.