de ces grandes masses granitiques, déposées sur les terrains secondaires, il y a eu des agitations violentes de grandes masses d’eau ; les lames ont eu assez de force pour détacher ces masses et les transporter à des distances plus ou moins considérables.
Les masses, par exemple, que j’ai observées sur le Jura, du côté de Pontarlier, ont dû être apportées ou des chaînes du Mont-Blanc, et elles auraient été obligées de traverser une grande étendue de terrain.
Ou elles auraient été détachées du Saint-Bernard, ou du Saint-Gothard, et elles auraient traversé la vallée de Sion, celle du lac Léman.
Linné avait déjà reconnu que le transport de ces masses granitiques avait été opéré par les eaux des mers. En parlant d’une grosse roche micacée que l’on observe près Hoburg, en Gothlande, il dit : « Lapis ingens micaceus, in distantia quadruntis milliaris ab Hoburgo conspiciendus gravior est, quam ut hominum virbus potuisset moveri. Nec tamen in loco sua natali jacet. Nam hic mm reperitur materia ei generando apta : Undex colligitur eum maris alluvio fuisse hic deportatum ex sulta vel Moscovia, quum adhuc salso submersa esset Gothlandia (Linn. De Telluris incremento § 39).
Linné reconnaît que cette grosse roche micacée avait été transportée à l’époque où la mer couvrait encore ces terrains.
On pourrait encore supposer que quelques-uns de ces transports ont été les effets des commotions souterraines. Elles sont quelquefois assez fortes pour transporter jusqu’à la distance d’une lieue et plus, des masses immenses de terrains d’une profondeur considérable, et contenant plusieurs arpens de superficie, comme il est arrivé en Calabre dans le tremblement de 1783.
Mais ces cas seront arrivés rarement. D’ailleurs le plus grand