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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/135

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Le grand banc de Terre-Neuve paraît un amas formé par ces atterrissemens du golfe Strimme.

Les dégradations qu’on observe principalement dans les terrains secondaires sont si considérables, que plusieurs géologue ont, pour les expliquer, supposé qu’il est arrivé à la surface du globe différentes catastrophes, à diverses époques.

Les uns ont supposé des catastrophes particulières, l’irruption, par exemple, des eaux de la mer Noire, ou Pont-Euxin, qui aurait rompu ses digues au détroit de l’Hellespont, et aurait inondé toutes les côtes de la Méditerranée.

D’autres savans ont supposé des catastrophes générales, telles qu’une inondation générale, l’action d’une grosse comète, qui aurait passé auprès du globe terrestre…

Nous parlerons ailleurs de ces hypothèses.

Mais nous n’avons point assez de faits constatés pour prononcer sur ces catastrophes. Les faits historiques nous disent que depuis trois à quatre mille ans, il n’y a point eu, à la surface du globe, de catastrophes un peu considérables. Les histoires des anciens peuples, tels que les Chinois, les Hindoux, les Perses, les Assyriens, les Égyptiens, nous font voir que leurs villes, Nankin, Benarès, Persépolis, Babylone (les vestiges), Jérusalem, Thèbes (d’Égypte)… sont toujours dans leur ancienne position. Les eaux des mers sont à la même hauteur sur ces côtes. C’est ce qui est bien constaté au cap Comorin, dans la golfe Persique, à Alexandrie, à Marseille…

Des traditions plus anciennes, qui remonteraient à dix à onze mille ans, suivant Platon, nous parlent d’une catastrophe considérable qui aurait fait disparaître l’immense île Atlantique (suivant le récit qu’un prêtre de Saïs fit à Platon). Mais ce récit de Platon n’est pas appuyé sur des preuves suffisantes.

Quelques faits géologiques paraissent indiquer des retraites