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DE GÉOLOGIE.

En retirant ainsi successivement le salpêtre à mesure qu’il se précipite en aiguilles extrêmement tenues, on a soin de ne pas ralentir un seul instant l’agitation de la liqueur, afin d’éviter qu’il ne s’y forme de plus gros cristaux… »

Cette manipulation prouve qu’il suffit d’agiter la liqueur pour éviter qu’il se forme de gros cristaux.

On suit un procédé analogue, dans les salines, pour avoir en petits cristaux le sel de glauber, ou sulfate de soude, qu’on en retire. On agite beaucoup la liqueur au moment où elle cristallise.

Les mêmes phénomènes s’observent dans les marais salans Le sel y cristallisé en grains d’autant plus petits que la liqueur y est plus agitée…

Ces faits me paraissent indiquer les causes qui ont fait cristalliser la craie. Le liquide qui la contenait était dans une assez grande agitation pour empêcher la formation de cristaux d’un certain volume. Sa cristallisation a donc été en très-petits cristaux, qui avaient une apparence terreuse.

J’appelle cette cristallisation en grains, ou GRENUE. Elle n’a pas permis à cette combinaison de chaux et d’acide carbonique de former des masses comme les pierres calcaires, les marbres.


Cependant l’agitation du liquide n’a pas été assez considérable pour briser toutes les coquilles : plusieurs y sont contenues ; et il en est un grand nombre qui y ont été conservées plus ou moins entières, plus ou moins brisées.

La craie forme des couches considérables dans les terrains secondaires. Elle présente différentes variétés.

La craie des environs de Paris contient un assez grand nombre de coquilles fossiles. On y distingue particulièrement des oursins, des bélemnites, des pinnes marines… On en doit conclure qu’elle a été formée dans le sein des mers.