Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/177

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N’est-il pas possible, dit Dolomieu (Journal de physique, tome 45), que, dans l’intérieur du volcan, il y ait seulement effervescence, chaleur et dégagement des fluides élastiques sans combustion, comme dans l’intérieur d’une cornue, lorsqu’on a distille des matières combustibles, sans accès de leur extérieur ? et ces fluides élastiques ne s’enflammeraient que lorsqu’ils ont le contact de l’air extérieur. Il en serait de même du soufre, des bitumes… En sorte qu’il n’y aurait aucune combustion dans l’intérieur des volcans. Les matières qui seraient dans ce foyer, pourraient néanmoins être échauffées jusqu’à l’incandescence et à la fusion… comme elles le sont dans la cornue dont nous parlons ».

La chose, sans doute, serait très-possible, et peut avoir lieu quelquefois. Le violent mouvement de toutes ces matières en effervescence peut produire une chaleur capable de les échauffer jusqu’à l’incandescence, et de les réduire en fusion ; mais il n’est pas certain qu’il puisse y avoir une vraie combustion dans l’intérieur du volcan.

La chimie nous a cependant appris que plusieurs oxides métalliques, qui se trouvent dans l’intérieur de la terre, tels que ceux de maganèse… contiennent une grande quantité d’air pur qui se dégage facilement par la chaleur. Or, cet air serait suffisant dans certaines circonstances pour entretenir la combustion des matières inflammables qui se trouvent dans ces souterrains.

De célèbres physiciens de Hollande, Deman, Paest Vantrooswicte, Bondt, Niewlands, van Lawremburg, viennent de faire une expérience qui prouve que la combustion peut avoir lieu sans le concours de l’air extérieur. Ils ont fait des mélanges analogues à la nature des pyrites, c’est-à-dire qu’ils ont mélangé du soufre en poudre avec des limailles des différens métaux, tantôt avec celle du cuivre, tantôt avec celle du fer,