Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

violemment agité jusqu’à la distances de trois milles. On entendit des bruits semblables à celui du plus fort tonnerre. Il s’ouvrit un cratère de dix palmes de diamètre, qui lança jusqu’à la hauteur de quatre-vingt dix palmes, une grande quantité de boue et d’eau. Cette éruption dura une demi-heure, et se répéta jusqu’à trois fois. La vase rejetée recouvrit le terrain à la hauteur de six palmes, et applanit les vallées voisines. Elle avait l’odeur du soufre.

Dolomieu attribuait ce phénomène la l’action de l’acide sulfurique sur la pierre calcaire, qui fait la base de cette montagne. Cet acide, dit-il, provient de l’argile, et il dégage une assez grande quantité d’acide carbonique de la pierre calcaire, pour produire tous ces effets.

Moi je pense que ce n’en est pas l’unique cause. L’odeur du soufre qu’on ressent, me paraît indiquer qu’il doit y avoir des pyrites en efflorescence, d’où se dégage du gaz hydrogène sulfuré, qui concoure à produire ces phénomènes.

Mais ces volcans d’air me paraissent principalement produits par l’action volcanique.


DES COMBUSTIONS SOUTERRAINES, SANS APPARENCE DE FEUX SOUTERRAINS.


Les observateurs font mention d’un grand nombre de commotions souterraines, qui ont eu lieu sans aucune apparence de feux souterrains. Différentes contrées ont été agitées par de violentes commotions, et on n’y a jamais vu d’apparence extérieure de feint.

Les vallées de Pignerolles, de Cusson, de Pô… présentent journellement ces phénomènes. Elles sont agitées, presque chaque année, jusqu’au pied du Mont-Visso, de tremblemens