Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/245

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Mais il serait possible que des volcans des continens eussent projeté des fleuves de laves, qui s’étant rendus directement à la mer, auraient ensuite été recouverts par des dépôts calcaires. Il est un grand nombre de courans de laves de l’Etna, du pic de Ténérife, du Vésuve… qui se sont ainsi rendus à la mer. Ils ont pu être recouverts par de nouveaux dépôts marins, ensuite par de nouvelles coulées basaltiques…

Ces époques qu’on voudrait assigner aux divers volcans ont donc toujours quelque chose de vague et d’incertain, parce qu’on ignore si tels volcans ont été sousmarins, ou ont appartenu à des continens.

On a ensuite cherché à fixer la date où tels et tels volcans ont été en activité. Mais on n’a à cet égard que des analogies très-faibles. Le chanoine Recupero est parti de la décomposition de certains courans de laves dont la date est certaine, pour en conclure la date des éruptions de l’Etna. Il a observé que tel courant, dont la date était bien connue, était plus ou moins altéré : d’où il a calculé qu’il faudrait tel nombre d’années pour amener cette lave à une entière décomposition. Il a ensuite fait l’application de ce principe aux laves les plus anciennes : et il a trouvé qu’il faudrait environ quatorze mille ans pour cette décomposition. Mais ces aperçus sont assez inexacts.

a. Des causes accidentelles peuvent avoir accéléré ou retardé cette décomposition de la lave. Celle qui est exposée à une forte vapeur d’acide sulfureux, ou marin, sera bien plutôt décomposée que celle qui n’y est pas exposée.

b. Les laves ne sont pas toutes également dures, également compactes, et se décomposent plus ou moins facilement.

c. Enfin, souvent des éruptions. postérieures couvrent de cendres des courans antérieurs. Ces cendres s’altèrent, se décomposent