Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/256

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en Valais, tomba subitement, et tout à la fois, entre deux et trois heures après midi, le ciel étant fort serein. Elle était de figure conique ; elle renversa cinquante-cinq cabanes de paysans, écrasa quinze personnes, et plus de cent bœufs et vaches, et beaucoup plus de menu bétail, et couvrit de ses débris une bonne lieue carrée. Il y eut une profonde obscurité causée par la poussière. Les tas de pierres amassées au bas, sont hauts de plus de trente perches, qui sont apparemment des perches du Rhin, de dix pieds. Ces amas ont arrêté des eaux, qui forment de nouveaux lacs fort profonds. Il n’y a dans tout cela ni vestiges des matières bitumineuses, ni de soufre, ni de chaux cuite, ni par conséquent de feu souterrain. Apparemment la base de ce grand rocher s’était pourrie d’elle-même, et réduite en poussière. »

En 1618, la ville de Pleurs, en Valteline, fut enterrée sous les rochers au pied desquels elle était batie.

En 1678, il y eut une grande inondation en Gascogne, causée par l’affaissement de quelques parties de montagnes, dans les Pyrénées, qui firent sortir les eaux qui étaient contenues dans les cavités souterraines de ces montagnes.

En 1680, il en arriva encore une plus grande en Irlande. Elle avait pour cause l’affaissement d’une montagne dans des cavernes remplies d’eau.

En 1751, au mois de juillet, une montagne s’écroula en Savoie du côté de Sallenches : Donati, fut témoin d’une partie de cet écroulement, et le décrit en naturaliste instruit : « Une grande partie, dit-il, de la montagne située au-dessous de celle qui s’écroulait, était composée de pierres et de terres, non pas disposées en carrière, ou par lits, mais confusément entassées. Je reconnus par là qu’il s’était déjà fait dans la