Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/267

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nombre d’exemples, dans les territoires d’Oppido et de Sainte-Christine, sur les bords des vallées, ou gorges profondes, dans lesquelles coulent les fleuves Maidi, Birbo et Tricucio, est celui qui s’observe lorsque, sa base inférieure ayant manqué, les terrains supérieurs sont tombés perpendiculairement et successivement, par grandes tranches, ou bandes, pour aller prendre une position respective, semblable aux marches d’un amphithéâtre. Le plus bas gradin est quelquefois à trois ou quatre cent pieds au-dessous de sa première position. Telle une vigne, entr’autres, située sur les bords du fleuve Tricucio, auprès du nouveau lac, s’est divisée en quatre parties, qui se sont mises en terrasse les unes au-dessus des autres, et dont la plus basse est tombée de quatre cents pieds de hauteur.

« Les arbres et les vignes, qui étaient sur les terrains dont la masse entière s’est déplacée, n’ont point souffert. Les hommes mêmes, qui s’y sont trouvés, les uns sur les arbres, les autres à leurs pieds, travaillant le sol, ont été ainsi voiturés pendant plusieurs milles, sans recevoir aucun mal. On m’en a cité plusieurs exemples, qui sont consignés dans les relations.

« Les effets de ces éboulemens ont été d’étrangler ou de combler les vallées, par la rencontre et la réunion des bords opposés, de manière à obstruer le passage des eaux, et à former un grand nombre de lacs (il en a été formé, dans ce moment, plus de trois à quatre cents, dans cette partie de la Calabre), d’applanir le terrain coupé par des gorges, de transporter sur les possessions des uns, les héritages des autres, de couper les communications, et de donner à tout le pays, une au face nouvelle.

« La secousse, qui arriva, pendant la nuit du cinq février, augmenta les dommages de Messine, de Regio, et des