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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/269

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La même chose a pu et a dû arriver aux Alpes, qui éprouvent de fréquentes commotions ; aux Pyrénées ; aux Cordilières… On observe, dans toutes ces grandes masses de montagnes, plusieurs rochers coupés à pic comme Scylla. On peut donc supposer que ces effets ont été produits par les mêmes causes.

La Méditerranée a été agitée, et l’est encore, par de violens tremblemens de terre, qui ont élevé plusieurs îles, telles que Délos, Santorin… et en ont englouti d’autres, telles que l’Atlantique…

La tradition rapporte que la Sicile a été séparée du continent par un tremblement de terre… Il faut donc que la portion du continent qui les unissait ait été précipitée dans des cavernes intérieures, dont il existe certainement un grand nombre dans ces contrées. Les différentes côtes élevées qui sont sur ces rivages, telles que le rocher de Scylla, auront donc été une suite de cet affaissement.

La même chose a pu avoir lieu sur les côtes de Malthe, qui, peut-être, faisaient partie de la Sicile.

Généralisons cette supposition pour toutes les côtes de la Méditerranée, et on verra combien ces affaissemens ont pu contribuer à la formation de ces immenses falaises qu’on y observe sur les côtes de Gênes, sur celles de France, sur celles d’Espagne, d’Afrique…

Mais nous avons vu qu’il n’est pas de continens, qu’il n’est pas de chaînes de montagnes, qui n’aient éprouvé des secousses de tremblement de terre. Les Alpes, les Pyrénées, les parties occidentales de la France… où on ne connaît aucune trace de volcans, ont néanmoins été ébranlées fort souvent. Ces commotion auront donc pu y causer des chutes de montagnes, comme celle du rocher de Scylla, en 1783, et contribuer à y former ces falaises qui causent tant d’étonnement aux voyageurs.