supposer qu’une partie de l’eau s’est décomposée, et s’est répandue, sous forme de ces airs, dans l’atmosphère, dont elle a augmenté la masse et le volume.
Mais l’atmosphère entière n’équivaut en poids qu’à une couche de trente deux pieds d’eau. Ainsi, en supposant même que l’eau peut se convertir en airs, cela ne résoudrait point la question.
On sait que je regarde cette opinion de la composition de l’eau, comme dénuée de preuves suffisantes.
Un grand nombre de savans a cru, et croit encore que l’eau peut changer de nature.
Les uns ont dit qu’une portion des eaux qui sont sur le globe ; s’était changée en terre. C’était l’opinion de Boyle, de Newton, et de la plupart des physiciens de cette époque. Cette hypothèse ne pourrait résoudre la difficulté, car, en admettant même cette conversion de l’eau en terre, cette terre occuperait la même place que les eaux, et aurait dès-lors comblé toutes les vallées qui étaient remplies par les eaux.
On peut objecter à la vérité, que la densité de l’eau est inférieure à celle des pierres et des terres, et que, par conséquent, ces terres et ces pierres, qui auraient été produites par la conversion de l’eau en terres, occuperaient moins d’espace que ne faisait l’eau elle-même.
Je réponds que la différence n’est pas assez considérable puisque ces terres et ces pierres ne sont environ que deux ou trois fois plus pesantes que l’eau. Par conséquent, elles occuperaient