Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/301

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On a cru assez généralement que cela n’est pas possible, dans l’état actuel des choses, parce que, à une petite distance de la surface du globe, il règne un froid excessif, qui ne paraîtrait. pas permettre l’évaporation. Cependant, nous avons plusieurs faits qui semblent contraires à cette hypothèse.

1°. L’atmosphère terrestre à une plus grande élévation qu’on ne le suppose ordinairement, ainsi que nous l’avons prouvé. Elle pourrait donc favoriser l’évaporation d’une plus grande quantité d’eau, qu’on ne le suppose ordinairement.

2°. Le froid n’empêche point l’évaporation ; car la glace, la neige, et l’eau elle-même, perdent considérablement par l’évaporation, même pendant les froids les plus vifs.

3°. L’évaporation de l’eau peut même avoir lieu dans un air très-raréfié ; car l’eau s’évapore sous le récipient de la machine pneumatique, où on a fait le vide le plus parfait qu’on puisse faire. On en doit conclure que l’eau pourrait encore s’évaporer au-delà des dernières limites de l’air atmosphérique.

Si on suppose que l’atmosphère terrestre est contigue avec l’atmosphère des autres globes, qu’elle en soit enveloppée de toutes parts, et que celles-ci puissent vraisemblablement, comme elle, favoriser l’évaporation de l’eau, on sentira qu’il est encore moins difficile de supposer que l’eau, qui est sur notre globe, puisse s’évaporer hors de la sphère de l’atmosphère terrestre.

Mais en supposant que cette évaporation ait lieu, il est difficile d’en déterminer les limites ; car nous n’avons aucunes données à cet égard.

Newton suppose que des vapeurs peuvent s’élever du soleil, des étoiles, des comètes… se condenser ensuite, et retomber sur les planètes :