Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/314

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fait une espèce de levée qui les retient ; et ces terrains demeurent submergés, quoique réellement ils ne soient pas au-dessous du niveau des eaux des mers.

Quelquefois ces terrains marécageux se sont affaissés, et se trouvent ainsi réellement au-dessous du niveau des mers.

Ne pourrait-on pas même dire que sur les côtes où les vents soufflent constamment, et où la plage est très-plate et se termine en pente douce, ces eaux peuvent s’y soutenir continuellement un peu au-dessus de leur niveau ?

La côte de Hollande, par exemple, est très-plate et se termine par des bancs de sable, qui se prolongent en pente douce, bien avant dans la mer.

Des vents du Nord soufflent constamment sur cette plage.

Il est donc très-probable que les eaux se soutiennent assez constamment sur la côte de Hollande, à une hauteur au-dessus de leur vrai niveau ; et il est vraisemblable que ces eaux se retireraient beaucoup de la côte, si toutes ces causes extérieures cessaient, qu’il n’y eût point de marées, point de vents, point de courans des eaux du Nord au Midi.

Nous avons déjà vu que sur les côtes de Provence, sur celles de Venise… les eaux se retirent dans le mois d’août, lors des grandes sécheresses… C’est que dans cette saison les vents du Nord règnent long-tems, et chassent les eaux en haute mer.

« Sur les côtes occidentales de France, d’Espagne et d’Afrique, dit Buffon, il règne des vents d’ouest durables et violens, qui poussent avec impétuosité les eaux vers le rivage sur lesquel il s’est formé des dunes en quelques endroits : de même les vents d’est, lorsqu’ils durent long-tems, chassent si fort les eaux des côtes de la Syrie et de la Phénicie, que les chaînes de rochers qui sont couverts d’eau, pendant les vents d’ouest, demeurent alors à sec. » (Buffon, tom. 11, p. 434.)