Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/323

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Pallas a confirmé tous ces faits. Il a prouvé que la mer Caspienne et la mer Noire étaient autrefois beaucoup plus élevées qu’elles ne le sont aujourd’hui.

« Cette multitude de coquillages, dit-il (tome V, in-8o, page 188), déposés sur les steppes de l’Iaïk, du pays des Calmouks et du Volga, et qui sont absolument les mêmes que ceux qu’on trouve dans la mer Caspienne, sans avoir la moindre ressemblance avec ceux des deux fleuves ; cette unformité de terrains dans les steppes, qui, à l’exception des endroits couverts de sable mouvant, n’est partout qu’un sable lié avec le limon de la terre, ou bien une glaise jaune, sans le moindre gazon ; la nature saline du sol, qui provient en plus grande partie d’un sel marin, et qui est générale ; ces innombrables fonds salins ; la coupe et la forme de ces immenses déserts ; tous ces objets, enfin, sont des témoignages. incontestables que cette étendue de pays a été autrefois couverte par la mer Caspienne. Quoiqu’il y ait des siècles incalculables que les eaux se sont écoulées de ces contrées, ces plaines ne sont pas encore couvertes de terre végétale, ni de gazon, et n’ont encore produit ni bois, ni buissons.

Il est tout aussi évident que ce haut pays, situé le long de la Sarpa, entre le Don et le Volga, ainsi que les montagnes de l’Obtscheï-Sirt, qui s’étendent entre ce dernier fleuve et l’Iaïk, formaient anciennement les rivages de la vaste mer Hircanienne (mer du Nord)… On ne voit plus ici les coquillages de la mer Caspienne, et en remontant le long du Volga, le terrain devient plus montueux : l’on ne trouve que des bancs de coquilles et de coraux, qui proviennent d’une inondation plus ancienne et plus considérable que celle que nous avons déjà soupçonnée. Les productions marines de ces couches horizontales (de ces contrées) sont généralement des espèces que l’on ne rencontre que dans l’Océan. La