élevés, rompant subitement leurs digues, se sont écoulés avec une grande impétuosité, et ont causé des inondations plus ou moins considérables, en raison du volume de leurs eaux et de la rapidité de leur chute. Plusieurs des déluges particuliers, dont l’histoire fait mention, sont dus à cette cause.
Supposons que les lacs, qui se trouvent aujourd’hui à l’origine du Nil, surtout le lac Gambea, eussent été autrefois très-étendus, ce qui est fort vraisemblable ; supposons que ces lacs aient renversé subitement leurs digues, et se soient écoulés en grande masse, il est certain qu’ils auront inondé une partie de l’Égypte. C’est ce qui paraît être arrivé, lors du déluge de Prométhée.
Cette débâcle d’une portion du lac Gambéa, ou de quelque autre lac, aura excavé le lit du Nil, dans la Haute-Égypte. On rapporte qu’il est bordé, des deux côtés, de falaises élevées qui, sans doute, sont dues à cette cause.
Des lacs, dans les montagnes de la Thessalie, qui auront également rompu subitement leurs digues, produisirent un déluge local dans la vallée du fleuve Pénée. C’est ce qui produisit le déluge connu sous le nom de Deucalion : à moins qu’on aime mieux, croire que ce déluge est le même que celui qu’a du produire l’éruption du Pont-Euxin, ou mer noire, dans toutes ces contrées.
Néanmoins il me paraît plus vraisemblable que le déluge produit par l’irruption du Pont-Euxin est celui qui a produit le déluge d’Ogygés, lequel est antérieur à celui de Deucalion, et qui inonda l’Attique 230 ans avant celui de Deucalion.
Strabon rapporte que l’Araxe formait autrefois un grand lac en Arménie ; que Jason en rompit les digues en ouvrant les montagnes, ce qui fit que l’embouchure de ce fleuve se trouvai ensuite dans la mer Caspienne.
C’est à cette cause, ou quelqu’autre analogue, que sont dus