Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/44

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tels que l’orénoque, l’Amazone… en charrient des quantités prodigieuses aux époques de leurs débordemens.

Mais le plus souvent ces bois sont transportés jusques dans les lacs et dans les mers où aboutissent ces fleuves, Tous les grands fleuves qui traversent les contrées peu cultivées par la main de l’homme, et couvertes de bois, charrient des quantités immenses d’arbres qu’ils ont déracinés dans le tems de leurs, crues, tels sont les grands fleuves de l’Amérique, l’Amazone, l’Orénoque, la Plata, le Mississipi, le Saint-Laurent…

Mais c’est particulièrement dans les mers du nord, que l’on voit aujourd’hui ces bois flotter sur leurs eaux. Les voyageurs, étonnés de la quantité immense de ces bois, ne cessent pas d’en parler.

Eddege, qui a demeuré long-tems au Groenland, a vu des amas énormes de ces bois.

Ellis en parle également « Nos vaisseaux, dit-il, eurent, sur les côtes de la baie d’Hudson, à traverser une quantité prodigieuse de bois flottans, C’étaient de grosses pièces qu’on aurait prises pour des bois de charpente, et qui se présentaient de toutes parts ».

Crantz fait également mention de ce bois dont les mers du nord sont couvertes, et qui sont ensuite jetés sur les côtes, « On voit, dit-il, au Groenland, des grands arbres déracinés, qui, roulant des années entières sur les flots et les glacés, ont perdu leurs branches et leurs écorces, et se trouvent rongés par le tems et les vers. Ce sont ordinairement des saules, des aulnes, du bouleau, qui viennent des mers du sud, ou des trembles que la mer charrie de plus loin, Mais la plus grande partie consiste en pins et sapins ».

On retrouve ces bois flottans sur les côtes du Spitzberg, et, jusqu’à celles du Kamschatka.