Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Phipps a également aperçu une grande quantité de bois flottant sur les mers du nord.

Ces arbres ont été déracinés par les torrens, par les grands fleuves, et même par les marées. Les avalanches en auront encore souvent entraîné. Car, dans ces montagnes du nord, les avalanches doivent, comme dans les Alpes, renverser des forêts entières. Ces arbres, arrivés à la mer, obéissent aux différens courans, et sont jetés, tantôt sur une côte, tantôt sur une autre. Ce sont les vents du nord et ceux du nord-ouest, dominans sur ces mers, qui les charrient de cette manière.

Les lieux, d’où viennent ces bois, ont été l’origine de grandes contestations parmi les voyageurs.

Les uns ont prétendu qu’ils venaient du Canada. On leur a répondu que, dans le Canada, il y avait beaucoup de chènes, et qu’on n’en trouvait aucun parmi ces bois flottés.

D’autres le font arriver d’Islande, d’Écosse, du Groenland, du Spitzberg, de Sibérie…

Mais pourquoi n’en viendrait-il pas de tous ces lieux en même tems. Les mêmes causes doivent agir dans tous ces pays.

Les grands sapins, les pins, les mélèzes, peuvent être apportés par les grands fleuves de Sibérie, où ces arbres sont très-communs.

Les fleuves du Spitzberg, de la Nouvelle-Zemble, du Greenland, du nord de l’Amérique, doivent également charrier des bouleaux, des saules… qui y sont très-abondans.

Ces bois sont plus communs dans les mers du nord, parceque les contrées d’où ils viennent sont couvertes de forêts, et peu cultivées par la main de l’homme.

Tous ces bois, ainsi amoncelés, sont ensuite recouverts par