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LEÇONS

On peut supposer, et les faits qui accompagnent les cristallisations prouvent, que, lors de la formation successive des terrains primitifs, toutes les substances, dont ils sont composés, n’ont pas cristallisé ; car on trouve, dans ces terrains primitifs, d’assez grandes quantités d’argile, sous forme terreuse. Ces argiles contiennent de la silice, de l’alumine, du fer oxidé ; quelquefois, de la chaux, de la magnésie…

Une portion des substances, dont sont composés les terrains primitifs, aura pu, lors de la formation de la croûte du globe, demeurer dissoute, ou suspendue dans les eaux accumulées à cette époque. Mais une autre portion plus considérable se sera déposée au fond de l’Océan, et reposera sur les parties cristallisées primitivement.

Toutes les parties détachées des masses des montagnes, par les causes que nous venons d’assigner, se mélangèrent avec ces substances, qui n’étaient pas entrées dans la cristallisation générale.


À ces matières se joignirent postérieurement les débris des êtres organisés des continens, charriés, par les eaux courantes, jusques dans les grands bassins.

Les dépouilles des animaux marins, comme coraux, madrepores, coquilles…, celles des plantes marines, se mêlèrent aussi à ces substances.

Enfin, ce grand nombre de substances accumulées, soit celles qui provenaient des terrains primitifs, soit celles qui provenaient des dépouilles des êtres organisés, fut décomposé. Leurs molécules furent réduites à leur état élémentaire, à leur état naissant.

On peut supposer également qu’après les cristallisations primitives, il est demeuré dans les eaux-mères des portions des acides et des alkalis, qui n’étaient pas entrées dans ces cristallisations.