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comme un grand lac ; mais elles sont sèches en été ; l’eau s’exhalant alors par la chaleur, et le sel demeurant cristallisé au fond, on trouve en creusant dans ces salines, différentes couches de sel, dont quelques-unes ont un pouce d’épaisseur, et d’autres davantage, ce qui vient, à ce que je pense, de la différente quantité de particules de sel, dont l’eau qui à formé ces couches était imprégnée. Tout le terrain de cette saline est rempli de semblables couches entassées les unes sur les autres. Les salines qui sont entre Carthage et Gueltra, aussi bien que celles des marais de Shott, et celles de Sahara et son voisinage, sont constituées de la même manière ».

« Le Jibbel-Had-Deffa, est une montagne de sel, située à l’extrémité orientale du lac des Marques, qu’on appelle aussi Bahirah-Pharaonne, ou lac Triton. Ce sel est dur et solide comme une pierre, (Shaw, Voyages en Barbarie, tom. 1, page 297). »

Ce lac des Marques (Palus Tritonis), des anciens, auprès de Tozzer, est éloigné de la mer de quarante lieues : sa longueur est environ de vingt lieues sur une largeur assez considérable. Ses eaux, comme le dit Shaw, sont très-salées, et s’évaporent en partie pendant l’été : le sel alors se dépose, et se cristallise.

Toutes les plaines de sable de l’intérieur de l’Afrique, contiennent de pareils lacs d’eau salée. On retrouve dans les plaines de sable de l’Arabie, de la Perse…, également beaucoup de sel marin.

Quelquefois, le sel marin se décompose : l’acide est volatilisé, et la base, le natron, demeure seul, ou se combine avec l’acide carbonique.

C’est ce qui forme ces lacs de natron, comme en Égypte ; tout le sel marin n’a pas été décomposé, il en demeure encore une partie mélangée avec le natron.