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LEÇONS

à une autre cause, comme je l’ai prouvé tome premier, page XXXI.

On a présumé que le corps de plusieurs comètes peut être ainsi tout réduit en vapeurs, et les faits paraissent le prouver : car Herschel a dit que sur seize comètes qu’il a observé avec soin, il n’y en a que deux chez qui il ait pu distinguer un noyau solide. Il est donc vraisemblable que les corps de quatorze autres avaient été réduits presque tout en vapeurs qui forment leurs queues et leurs chevelures.

Or, une pareille comète qui passerait proche la terre, y produirait plusieurs phénomènes nouveaux.

a. Elle pourrait lui communiquer une partie de sa chaleur, et par conséquent l’échauffer à un degré qui dépendrait de l’intensité de cette chaleur, et de la proportion de leurs masses respectives.

b. La queue de la comète pourrait envelopper le globe terrestre et l’inonder.

Halley fit cette supposition à l’égard de la comète de 1680. Il trouva parle calcul que les tems de la révolution de cette comète, ou son année, devait être à peu près de 575 ans : d’où il s’en suivait qu’elle avait dû paraître en 1106, en 531, ensuite 44 ans avant l’ère vulgaire, puis en 619, 1194 (il paraît qu’Homère parle de cette apparition (Illiade, liv. IV, vers 75) en 1769. Et enfin, en 2344, année qui suivant lui, correspond au tems du déluge universel rapporté par Moïse. Il y aurait eu une perturbation d’environ cinq ans, parce que Whiston suppose que ce déluge est arrivée en 2349.

Whiston suppose que cette comète avait dû passer assez près de la terre, pour que sa queue atteignit notre globe, et l’enveloppât. Les vapeurs, dont était remplie cette queue, furent condensées, comme le sont par exemple les nuages sur nos