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DE GÉOLOGIE.

que la chaleur a été capable de donner cet état de liquidité aux substances dont le globe est formé.

Nous avons vu que, dans l’hypothèse de la fluidité aériforme ou aqueuse du globe, il faut toujours lui supposer un degré de chaleur capable de tenir l’eau, et tous les fluides aqueux, à l’état de liquidité. Son refroidissement continuel, que l’observation prouve s’opérer journellement, nous a fait tirer la conséquence que, dans les premiers tems de sa formation, il avait un degré de chaleur très-considérable, et vraisemblablement supérieur à celui de l’eau bouillante. Ce sont des faits qu’on ne peut révoquer en doute.

La question se réduit donc à cette proposition :

Cette chaleur primitive n’a-t-elle été que suffisante pour donner une fluidité aux substances qui composaient le globe, lors de sa formation ?

Ou, cette chaleur a-t-elle été capable de leur donner la fluidité ignée, et de réduire toutes ces substances à un état de fusion ou de scorification capable de les faire obéir à l’action des forces centrales.

Plusieurs philosophes, tels que Descartes, Leibnitz… ont avancé que la terre avait été primitivement un soleil enflammé, qu’il avait été couvert de taches ; et que ces taches, s’étant réunies, avaient formé une croûte solide, qui compose sa surface.

Nous examinerons ailleurs ces hypothèses ; et nous ferons voir qu’elles ne sont appuyées sur aucunes preuves.

Il semble plus conforme aux faits connus de supposer que :

1°. Les substances qui composent tous les grands globes, les soleils, les planètes et les comètes ont été primitivement dans une fluidité aériforme.