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DE GÉOLOGIE.

puis déterminer la forme qu’avait cette masse, parce qu’elle n’était pas liquide. C’était un chaos d’élémens sans action chimique, les uns sur les autres, parce qu’il n’y en a point sans liquidité, ou expansibilité, et qu’il n’y avait ni liquide dans la masse, ni fluide expansible autour d’elle.

« Cette masse d’élémens, soit de molécules et particules indivisibles dans les phénomènes, serait donc restée toute l’éternité dans l’état que je viens de décrire, si elle n’avait subi aucun changement. Mais à l’époque dont je parle, la lumière lui fut ajoutée. ».

L’auteur continue ainsi dans la lettre suivante, ibidem page 332.

« La lumière ayant pénétré toutes les substances terrestres, y exerça nombre d’affinités… Notre ignorance sur les diverses espèces de combinaisons de la lumière, opposera probablement. long-tems un grand obstacle à ce que nous puissions pénétrer bien avant dans les causes des phénomènes tant passés que présens de notre globe. Mais il est une de ces combinaisons qui nous ouvre au moins une route générale pour arriver aux autres. C’est celle qui s’opère par l’union de la lumière à la matière du feu. Le feu donc fut produit ainsi dans toute la masse de la terre, par où toutes les opérations chimiques qui exigent la liquidité y commencèrent…

« La première opération du feu sur les substances qui composent la masse de la terre, fut de s’unir aux molécules quelconques qui forment l’eau. Ces molécules se trouvèrent jusqu’à une grande profondeur dans la masse, et dès qu’elles se furent emparé du feu de liquéfaction, il s’y forma comme une bouillie, composée de l’amas confus des autres molécules si mêlées à l’eau. La masse de la terre fut donc ainsi ramollie jusqu’à une grande profondeur, et la gravité tendit à lui donner