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LEÇONS

dans cet état, et même se combiner entr’elles, comme nous venons de voir que cristallisent et se combinent plusieurs substances ; telles que le soufre, l’arsenic… À l’état aériforme.

C’est de cette seule manière qu’on pourrait expliquer le sentiment d’Anaximènes ; car il n’est pas vraisemblable qu’en disant que l’air est le principe de toutes choses, il ait entendu l’air atmosphérique pur ; il a plutôt voulu exprimer des fluides gazeux, et dire que toutes les diverses substances appelées élémentaires, avaient été primitivement à un état gazeux.

Les nouvelles expériences, par lesquelles on a converti les alkalis, et plusieurs terres en substances métalliques, sont favorables à cette opinion. Car l’ammoniac, ou alkali volatil, est composé d’hydrogène, d’azote, et peut-être d’oxigène, suivant Davy. Or, cet ammoniac, sur lequel on place du mercure, et qu’on expose à l’action de la pile galvanique, s’amalgame avec lui : d’où Davy conclut que le mercure ne pouvant s’amalgamer qu’avec une substance métallique, l’ammoniac est réellement converti en une substance métalloïde, qu’il appelle ammonium.

Cette belle expérience prouve donc qu’une substance métallique peut être formée de différens gaz, l’hydrogène, l’azote, l’oxigène, et de divers fluides éthérés, le feu, le fluide lumineux, le fluide galvanique…

Il en faut dire autant des alkalis et des terres, puisqu’il est prouvé que ces substances sont des oxides métalliques.

Il n’est donc pas contraire aux lois connues de la physique, de dire que, dans ces momens, les substances métalliques, le soufre, le phosphore, l’eau, pouvaient être à un état gazeux. Car on ne peut pas douter que tous les élémens, avant de se combiner pour former les globes, n’aient dû jouir d’une chaleur