Page:Delamétherie - Leçons de géologie III.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
292
LEÇONS

que l’axe de la terre était parallèle à celui de son orbite. Il y avait égalité des jours et égalité des saisons, ou à peu près.

Cependant, l’opinion contraire a eu quelques partisans.

Hérodote, en parlant du débordement du Nil, l’attribue à la chaleur du soleil, et il ajoute (livre second) :

« Ainsi, je crois que le soleil est la cause du débordement du Nil, comme je pense que le soleil est cause que l’air est sec dans cette contrée : d’où vient aussi que l’été est perpétuel dans la Haute-Afrique. Que si la constitution du ciel se changeait de telle sorte que le septentrion se mit à la place du midi, le soleil, chassé du haut du ciel, par l’hiver et la bise, marcherait par le haut de l’Europe, comme il fait aujourd’hui par la Lybie, et ferait faire au Danube, les mêmes effets que nous admirons dans le Nil ».

Hérodote suppose ici que l’Europe pourrait voir le soleil à son zénith. Il n’était pas assez instruit en Astronomie, pour avoir cette idée, que sans doute il tenait des prêtres d’Égypte.

La plupart des philosophes de la Grèce, les plus instruits, ont admis un changement dans la position de l’axe du globe.

Écoutons ce qu’en dit Plutarque, au livre II des Opinions des Philosophes.

« Empédocle, dit-il, pensait que l’air, cédant à la violence du soleil, les pôles penchèrent. Celui du côté de bise (nord) leva contre mont ; et celui du midi s’abaissa, et par conséquent, tout le monde.

« Diogène et Anaxagoras enseignaient qu’après que le monde fut composé, et les animaux sortis et produits de la terre, le monde se pencha de lui-même, et la partie de devers le midi ».

Le pôle nord de la terre, situé vers la queue de la petite