Page:Delamétherie - Leçons de géologie III.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
296
LEÇONS


Or, dans les plaines de la Lombardie, il gèle rarement, et dans celles de Capoue, il ne gèle presque jamais.

Mais, dans l’hypothèse dont nous parlons, les froids seraient beaucoup moins considérables à la latitude de Paris, qu’ils ne le sont à la latitude de Rome actuellement : car ce sont les vents du nord, venant du pôle, qui rendent nos hivers si piquans ; mais les zones glaciales seraient moins étendues, puisqu’elles seraient diminuées de plus d’un tiers. Dès-lors, les vents du nord perdraient la plus grande partie de leur température froide.

À cette époque, la température de Paris vers le quarante-neuvième degré, de latitude, serait donc beaucoup moins froide que ne l’est celle d’Italie aujourd’hui.

Or, on pourrait maintenant élever en pleine terre, dans quelques endroits de l’Italie bien exposés, la plupart des plantes de la zone torride, dont nous retrouvons les débris fossiles dans les couches de nos montagnes, tels que les palmiers, les fougères arborescentes.

La plus grande partie des animaux, dont nous retrouvons également les dépouilles dans les couches de nos contrées, et qui ne vivent aujourd’hui que dans les climats chauds, pourraient également subsister dans les plaines de la Campanie : car on trouve l’éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, le lion, la panthère, en Afrique, dans des lieux éloignés du Cap de Bonne-Espérance, couverts de bois, très-montueux, et pas plus chauds que la Campanie, et peut-être moins.

On voit donc, qu’en supposant une époque où l’inclinaison de l’obliquité de l’écliptique ne serait que de 18°, les animaux et les plantes des contrées équinoxiales pourraient subsister et se multiplier en plusieurs endroits, par les 50° de latitude, Dès lors, plusieurs auraient pu, dans les chaleurs de l’été, s’écarter un peu au nord, et y périr.