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LEÇONS

avaient été assez considérables, pour représenter ce grand nombre d’espèces prétendues.

Ne peut on pas en dire autant de plusieurs genres voisins ? Car les botanistes actuels ont prodigieusement divisé ce qu’on regardait autrefois comme espèces, et en ont fait différens genres vivans.

La science n’a encore point de limites connues, pour distinguer les espèces des genres…

À plus forte raison doit-on le dire des fossiles.


DES FOSSILES EXOTIQUES.


Nous avons vu que plusieurs fossiles paraissent avoir leurs analogues vivans, dans des contrées plus ou moins éloignées de celles où on les trouve. C’est ce qu’on appelle fossiles exotiques. Mais, de nouvelles observations ont fait voir que plusieurs de ces fossiles, qu’on avait cru exotiques, ne l’étaient peut-être pas. (Journal de Physique, tom. 80, pag. 41.)

Brocchi, dans sa Conchiologie subappeninne, a fait voir qu’on retrouvait vivantes, dans la mer Adriatique, plusieurs de ces coquilles, analogues aux fossiles de l’Italie, et qu’on avait cru n’exister que dans les mers des Indes, de l’Afrique et de l’Amérique.

Poli a également trouvé, dans les mers des côtes de Naples plusieurs coquilles, que l’on croyait n’exister que dans des mers éloignées.

Maratti a également trouvé vivans, dans les mers de Naples et des environs, différens zoophites, madrepores… que l’on croyait ne vivre que dans des mers éloignées.

Linneus avait déjà observé dans la Baltique, des ouvrages faits par des zoophytes, qu’on croyait n’exister que dans les mers des