aujourd’hui dans les mers ou les lacs, y charrient encore continuellement des débris d’êtres organisés, qui vivent dans leur sein, ou sur les continens, comme nous l’avons rapporté.
36°. Mais les courans qui ont lieu dans les lacs ou dans les mers sont bien plus considérables. Ils transportent ces fossiles à des distances beaucoup plus éloignées, comme je l’ai démontré, dans mon Mémoire sur les courans (Journal de Physique, tom. 67, pag. 81). Le Golfe-strimm apporte, des côtes d’Amérique, divers objets sur les côtes d’Europe…
37°. On observe encore, dans les mers et les lacs, des mouvemens locaux, qui produisent des effets considérables, tels que :
a. Des invasions locales, produites accidentellement par des vents violens qui soulèvent les eaux ; telles sont les inondations qui ont si souvent lieu, sur les côtes de Hollande, d’Angleterre…
b. Des violens tremblemens de terre produisent quelquefois de pareilles inondations, en soulevant les eaux des mers ou des lacs, comme celle qui eut lieu, en 1783, sur les côtes de Sicile, lors de la dévastation de la Calabre…
c. Des débâcles de lacs, telles que celles qui ont produit les déluges d’Ogygès, de Deucalion, de Prométhée…
d. Des débordemens des fleuves, tels que ceux du Nil, du Menan… produiront les mêmes effets…
38°. Toutes ces invasions locales des eaux des mers, inondent avec des eaux marines, des terrains qui peuvent avoir été formés dans des eaux douces, comme les tourbières de la Hollande. Elles peuvent donc y apporter des fossiles marins, qu’elles mélangeront avec les fossiles d’eau douce.