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DE GÉOLOGIE.

renferme les traits primitifs, non seulement du corps entier, mais des générations successives, qui en doivent naître. Ainsi le monde, dès son origine, contenait, non seulement le soleil, la lune, la vissicitude des astres, la naissance des animaux, mais encore les causes du changement futur de la terre. Parmi ces causes étaient les inondations, aussi conséquentes aux lois du monde que l’hiver. et l’été. »,

Le même philosophe dit (liv. III, chap. XXVIII, des Questions Naturelles). « Les déluges d’eau ou de feu arrivent quand il plaît à dieu de recommencer un ordre plus : parfait de choses, et de mettre fin à l’ancien : le feu et l’eau sont les arbitres, souverains de la terre. C’est à ces deux élémens qu’elle doit son commencement et sa fin. Lors donc que l’univers veut se renouveller, il se sert de la mer, qu’il envoie contre nous, ou de l’action du feu, quand il préfère un autre moyen de destruction. »

Les mêmes idées se retrouvent chez tous les peuples. Boulanger, et plusieurs autres auteurs, ont fait voir que la plupart des rites religieux, et des fêtes célébrées par les différentes nations, n’avaient pour objet que de rappeler l’histoire du déluge. (Antiquité dévoilée, par Boulanger).

Il y a de ces fêtes chez les Persans, les Chinois, les Japonais, les habitans du Brésil.

Les peuples les moins civilisés ont également la croyance d’un déluge. « Après une longue révolution de siècles entassés, disent les Groenlandais, suivant Crantz, le genre humain disparaîtra de dessus la surface du monde ; le globe terrestre sera dissous et mis en pièces ; mais enfin il sera purifié du sang des morts par une vaste inondation. Un vent séchera cette poussière bien lavée, la raménera dans les airs, et la remettra dans une forme plus belle qu’auparavant. Dès lors,