Page:Delamétherie - Leçons de géologie III.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
LEÇONS

et met fin à l’ancien. Le feu et l’eau sont les arbitres souverains de la terre ; c’est à ces deux élémens qu’elle doit son commencement et sa fin. Lors donc que l’univers veut se renouveller, il se sert de la mer, qu’il envoie contre nous, ou de l’action du feu, quand il préfère un autre moyen de destruction. »

« Bérose, l’interprète de Bélus, dit que ces grandes révolutions sont amenées par le cours des astres. Il en est si sûr qu’il fixe même le tems de sa flagration et du déluge futur. Il dit que la terre sera réduite en cendres, quand tous les astres, qui suivent aujourd’hui des routes différentes (les planètes) seront réunis dans les signes du cancer, et placés les uns sous les autres, tellement que la même ligne droite traverse tous les centres. Il ajoute que l’inondation générale aura lieu quand la même multitude de ces astres sera rassemblée dans le capricorne. Le premier de ces signes préside au solstice d’été, le second au solstice d’hiver, et l’on ne peut pas douter qu’ils n’aient tous deux une grande influence sur la marche de la nature, puisque d’eux dépendent toutes les révolutions de l’année. »

« En admettant la cause alléguée par Berose, comme une seule ne suffit pas pour un tel événement, je crois devoir y ajouter celle que les stoïciens font intervenir pour la déflagration du monde. Soit qu’on regarde l’univers comme une âme (animan) ou comme un corps animé, gouverné par la-nature sur les modèles des arbres et des plantes, il renferme en lui-même le principes des révolutions actives ou passives, par lesquelles il doit passer depuis son commencement jusqu’à sa destruction, de même que le germe de l’homme comprend en petit toutes les parties du corps qui doit un jour se développer. L’enfant a, dès le sein de sa mère, les principes de la barbe et des cheveux blancs. Un mélange imperceptible