Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/147

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RÉFORMATION DU CALENDRIER. 61 M. C. répond que Clavius a montré que ces retards sont inévilaLles ( voilà pourquoi l’on a eu tort, dans le principe, en réglant Pâques sur des cycles imparfaits ); mais qu’ils sont moins fréquens que dans aucun autre système; qu’aucun cycle n’est à l’abri de ces inconvéniens , puis- qu’il n’y en a aucun qui réponde aux mouvemens célestes. Ce sont pré- cisément ces aveux de Clavius qui m’ont fait conclure que l’entreprise était peu réfléchie, quoiqu’on ait mis ensuite une grande adresse dans l’exécution. C’est parce que la fête de Pâques était souvent mal déter- minée, qu’on a cru la réformation nécessaire; il fallait donc un moyeu qui rendit Terreur impossible; il fallait donc abandonner la Lune. « Quant aux réclamations dont on parle, elles n’embarrassent en aucune manière les personnes qui ont une pleine connaissance du calendrier » Je crois bien qu’elles n’en sont nullement embarrassées, puisqu’elles connaissent parfaitement ces irrégularités qu’on n’a pu corriger; elles y sont résignées , et nous partageons cette résignation. Pag. 647. Mais, comme les épactes n’ont plus aujourd’hui d’autre usage que de déterminer la fête de Pâques, qui règle toutes les autres fêtes mobiles, je disais, nous remplacerons cette doctrine surannée par une formule de M. Gauss. Nous étions donc en cela tout-à-fait sans intérêt personnel , puisque nous parlions d’une formule qui nous était étrangère. Mais nous élant aperçus depuis que cette formule cessait d’être exacte à commencer à J’an 4^00, nous avons cherché nous-même d’autres solutions du pro- blème, sans y mettre pourtant d’autre intérêt que celui de la curiosité ; car qui nous répond que le calendrier subsiste encore pendant 2400 ans. Le critique nous demande ce que nous ferons des formules pour les lettres dominicales. Je répondrai que nous les garderons, puisqu’il n’élait question dans la phrase que de la table étendue des épactes et des tables de métemptose et de proemptose. Je n’appelle pas surannée une doctrine utile quelque ancienne qu’elle puisse être, mais une doctrine que son inutilité a fait tomber en désuétude. Le théorème du carré de l’hypoté- nuse n’est pas suranné, quoique de beaucoup plus ancien que les épactes grégoriennes. La doctrine de ces épactes est surannée, car personne aujourd’hui n’en fait usage. Aujourd’hui le public prend tous les articles du calendrier dans les almanachs, et ceux qui font ces annuaires, les prennent tous dans la longue table que Clavius a calculée pour 3/ } oi ans, depuis 1600 jusqu’à 5ooo. Nos formules mêmes n’auraient d’autre utilité que de donner des moyens pour vérifier la table, et corriger quelques fautes d’impression qu’on y rencontre comme partout ailleurs.