Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/166

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8o ASTRONOMIE MODERNE. dans chaque période de / f oo années grégoriennes, les équinoxes éprou- vaient une variation de plus de deux jours. Il proposait deux manières pour fixer invariablement l’équinoxe au même jour de l’année, sans que jamais la variation lût d’un jour entier. Il n’a pas donné les élémens de son calcul, dont le résultat uous parait exagéré. La plus grande irrégu- larité de l’année grégorienne, doit se rencontrer dans les sept années communes qui se suivent autour des années centenaires communes. Eu ()(i ans, ou a fait 24 bissextiles au lieu de 23, 25; on est en avance de f de jour; en io3 ans, on n’aura fait encore que 24 bissextiles au lieu de 24,95; on sera en arrière de 0,95. Or, o,q5 -4-0,75=1,7 La variation n’ira donc pas à un jour trois quarts, l’erreur réelle ne sera même pas d’un jour entier. Mais qu’importe au public que l’erreur soit d’un jour sur l’équinoxe , ou même que la variation soit de deux jours. Pour dimi- nuer celte variation, Cassini proposait deux moyens. Le premier était d’intercaler huit fois en 33 ans, depuis l’an o jusqu’à l’an 3g6. Là il plaçait une interruption pour recommencer une nouvelle période de 400 à 796 et ainsi de suite. Il proposait encore de ne point interrompre à l’an 4°°» niais d’attendre à l’an 1 118, et tout cela par respect pour la décision du Concile de Nicée. Il pensait donc que la période -£j avait besoin de correction, et cette correction même ajoutait à la complica- tion de la méthode. Il donne toutes ces idées comme de lui seul, sans faire aucune mention des Persans, à qui, sans Montucla, personne aujour- d’hui ne songerait sans doute. Puisque nous avons été conduits à citer Chardin, profilons de l’occasion pour tracer, d’après ce voyageur, le tableau de l’Astronomie moderne des Persans. Chardin, dans son Voyage de Perse , nous dit que les Persans n’ap- prennent guère l’Astronomie que pour l’amour de l’Aslrologie, en quoi ils nous semblent les dignes successeurs des Chaldéens. Le chef des as- trologues jouit d’un traitement de 100,000 livres; le second astrologue en a 5o,ooo. En l’an i23o, le sultan Reven-el-Davel fit calculer, par le président de son Observatoire Abou-Hanivé, des Tables qu’on disait fort exactes. Ces tablesne sont pas embarrassées de prostaphérèses, comme le sont les nôtres. On ne tient compte ni de l’obliquité, ni de la préces- gion des équinoxes , ni de cent autres anomalies, qui accablent de tra- vail un étudiant. Leurs principaux instrumens sont l’astrolabe et le bâton de Jacob. Cet échantillon du savoir persan doit nous suffire. S’ils ont rencontré en effet une intcrcalation assez juste, nous pensons, comme