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COPERNIC. 85

LIVRE IL

Copernic.

Nicolai Copernici Taurinensis, de Revolutionibus Orhiiim cœlestium , libri VI. Norimbergœ , apud Jo. Pelreium, /fî } in-folio. Après tant de siècles qui ne nous ont montré aucun auteur vraiment original, et n’ont produit que des commentateurs des théories anciennes, ou tout au plus quelques astronomes qui , comme Albategni, Ebn Jounis, Aboul-Wéfa et Régiomontan, ont au moins eu le mérite d’avoir fait , quelques bonnes observations , ou perfectionné les méthodes de calculs, nous rencontrons enfin un génie plus hardi qui vient renverser ces vieux systèmes reçus avec un respect superstitieux, et transmis comme articles de foi à des professeurs qui n’ayant d’autre ambition que de les rendre un peu moins obscurs, n’osaient élever le moindre doute sur ce qui venait des anciennes écoles.

Le livre des révolutions qui a changé la face de la science, a paru pour la première fois à Nuremberg en i54^, peu de jours avant la mort de l’auteur, dont le véritable nom était, dit-t-on, Zepernic; il était fils d’un paysan serf de Thorn. La première édition est à la Bibliothèque de l’Institut, et j’ai pu la comparer à celle de i566 et à celle de 1617, qui est la meilleure et la plus correcte des trois. Celle de i566 paraît calquée presque entièrement sur l’édition originale. La plus grande différence est qu’on en a supprimé un assez long errata, imprimé après coup, à ce qu’il paraît, au verso d’un second litre. Quoique sortie des mêmes presses, la seconde n’est pas aussi belle, et elle n’est pas plus correcte. On y retrouve toutes les fautes de l’ancienne , avec quelques inexactitudes nouvelles; mais elles ont disparu de la troisième, qui est augmentée de quelques notes de l’éditeur J. Muller.

Je commence par l’ouvrage même où nous pourrons mieux voir les opinions de l’auteur, réservant pour la fin l’Epître dédicatoire et la Prélace, où Copernic s’est cru obligé à quelques ménagemeiis sans lesquels son livre n’aurait pu paraître, quoiqu’il fût aunoncé et vivement désiré