Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/381

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URSUS DITHMARSUS. 2 9 5 qu’elle est suffisamment exposée dans le livre des Révolutions, de Copernic, liv. 111, chap. xxv, et liv. V, chap. m et xxxv. Tycho a dû lire Copernic, il ne l’a donc pas entendu, nous dit Ursus, ou bien il a cru que d’autres ne l’entendraient pas; il objecte à Tycho, que toute la sagesse n’est pas renfermée dans sa petite cervelle danoise, et qu’elle n’y est pas entrée par les larges ouvertures de son nez coupé; il se répand contre lui en injures, dans une épître dont nous citerons les vers suivans, parce qu ils contiennent des problèmes qu’il le défie de résoudre. I. Zoïle si poteris , tu quœque triangula solvas, Perque sinus solos absque operante manu? Ce premier problème était complètement résolu dans l’ouvrage post- hume de Régiomontan; mais il ajoute : Ut divisio nec neque multiplicatio Jiat, Sit quocumque loco maximus ipse sinus. On pourrait soupçonner qu’il indique ici les logarithmes, mais nous verrons qu’il ne parle que de sa prostaphérèse. II. Zoïle si poteris, notis sinibusve duobus, Per dwisum omnes invenias reliquos? Il donnera plus loin la solution de ce second problème. III. Noto unove sinu per singula scrupula cunctos , Proximè et invenies arte sinus alios. IV. Zoïle si poteris, quantum perpendiculi omnis, Triquetri, invenias, per canonem que trium? V. Die ubi in orbe locus repedat quo corporis umbra, Quâ vel in quovis Jiat id arte loco ? Ce dernier problème n’est ni difficile ni nouveau. Il attribue les homocentriques à Eudoxe, et les excentriques aux pythagoriciens; selon lui, Aristarque est le premier auteur du système de Copernic. Je le veux bien, mais personne n’a dit quels développe- mens Aristarque avait donnés à cette idée, ni de quelles preuves il l’avait appuyée; enfin, on ne voit pas quelle conséquence utile il en a pu tirer. S’il eût aperçu que ce système liait toutes les parties de l’univers, et déterminait les distances des planètes qui sont arbitraires dans l’ancien système; il serait plus que singulier qu’Archimède n’eût pas été frappé de cet avantage singulier, et que Ptolémée eût dédaigné d’en parler. Il