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ASTRONOMIE MODERNE.
LIVRE IV.
Kepler.
Jo. Kepleri, Prodromus Dissertationum continens mysterium cosmographicum de admirabili proportione orbium ccelestium , deque cousis cœlorum numeri , magnitudinis , moluunujue periodicorum genuinis et proprus ; démons tratum per quinque regularia corpora geometrica, libellus primum Tubingœ in lucem datas j anno Chris ti i5g6., nunc post annos 25 , ab eodcm authore recognitus et notis notabilissimis partim emendatus, etc. C’est ici le premier ouvrage de Kepler; Mœstliu , dont ii avait été le disciple, se donna beaucoup de peine pour que le livre pût paraître; il fut en effet imprimé en 1596, et inséré au Catalogue de la foire de Francfort, en i5g7 ; mais le nom de l’auteur était défiguré, on avait mis Replerus au lieu de Keplerus. Ce fut en cette même année que Tycho quitta le Danemarck et passa en Allemagne avec ses instrumens. Kepler lui avait euvoyé son ouvrage, Tycho ne le reçut que l’année suivante; il fit une réponse qui eût comblé de joie le jeune auteur, si elle n’eût été suivie tout aussitôt d’une éclipse de Soleil, qui présageait bien des malheurs. Dans cette réponse, Tycho lui conseillait cepeudant de laisser ces spéculations oiseuses, pour examiner les observations qu’il apportait; il regrettait d’ailleurs que Kepler eût pris pour base de ses recherches le système de Copernic ; il finissait par une invitation de se rendre auprès de lui. Képler ne montra pas d’abord beaucoup d’empressement; il redoutait sans doute de se mettre dans la dépendance d’un astronome dont il était loin de partager les opinions. Tycho renouvela ses instances, et Képler saisit une occasion de lui faire une visite au commencement de l’année 1600 ; mais il ne se fixa auprès de lui qu’au mois d’octobre suivant. Tycho mourut quelques mois après, et Képler fut chargé d’achever et de publier les Tables qu’on a nommées Rudolphines. Il y travailla vingt ans, après quoi il fit son livre des Harmoniques , qu’il joignit à la seconde édition du Prodromus.
Le but du Prodrome est de prouver que le Créateur, en arrangeant l’univers, a songé aux cinq corps réguliers inscriptibles à la sphère,