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KÉPLER. 5i5

d’après lesquels il a réglé l’ordre, le nombre et les proportions des cieux et de leurs mouvemens. Du tems qu’il étudiait sous Mrestlin , Kepler, dégoûté des difficultés et des absurdités de l’ancien système, accueillit avec transport ce que son maître disait dans ses leçons, des idées de Copernic; à toutes les preuves mathématiques que Ton pouvait donner du nouveau système, Kepler voulut ajouter des preuves métaphysiques. Nommé pour succéder à Georges Stadius, son devoir l’attacha plus fortement à ces études, pour lesquelles il conçut un goût qui ne se refroidit jamais.

Kepler médita sur le nombre, la quantité et les mouvemens des orbes. De toutes ces méditations, il ne retira d’abord d’autre fruit que de se graver profondément dans là mémoire les distances telles que les avait données Copernic.

Pour satisfaire à ses idées de proportions, il osa soupçonner une planète entre Jupiter et Mars, et une autre entre Vénus et Mercure. Leur petitesse est peut-être la seule raison qui noiis empêche de les voir. 11 en assigna les révolutions périodiques. Cependant, sa nouvelle planète ne lui paraissait pas suffisante encore pour l’intervalle entre Mars et Jupiter. Au lieu d’une en effet, nous en avons déjà quatre , mais leurs distances au Soleil sont si peu différentes, qu’il est à croire que l’embarras de Kepler n’eût fait qu’augmenter, s’il les eût connues toutes. La cause pour laquelle il soupçonnait qu’elles étaient restées si long-tems inconnues était véritable; en effet, ce passage a l’air d’une prédiction; c’est dommage qu’après avoir deviné si juste pour l’intervalle entre Mars et Jupiter, il ait ajouté quelque chose de semblable pour Mercure et Vénus : mais qui sait si quelque planète imperceptible ne circule pas vers le milieu de cet autre intervalle ! Supposez en effet Cérès ou Pallas placée entre Mercure et Vénus, ne serait-elle pas beaucoup plus difficile à découvrir ? l’observation ne serait-elle pas même absolument impossible? et c’est la raison pour laquelle on n’a fait aucune attention à celte autre idée de Képler, quand on a fait des préparatifs ou du moins des projets pour découvrir la planète qui devait circuler entre Mars et Jupiter. Képler prit pour rayon et ligne des abscisses la distance du Soleil aux fixes; d’après ce rayon il considère les distances des planètes au Soleil comme les sinus verses d’arcs qui devenaient connus, puisque l’on avait la distance de la planète r = jR sin a % A, d’où sin 9 £ A = Il examina si la force de mouvement des diverses planètes ne serait