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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

à étudier les difficultés, et pour atténuer les inconvéniens qu’il était impossible de faire entièrement disparaître.

Pour faciliter l’intelligence de cette vaste conception, pour en aplanir la pratique et l’application, nous avons tout réduit en formules qui donneront tous les articles du calendrier ; les lettres dominicales, le nombre d’or, les épactes, le jour pascal, et, par suite, toutes les autres fêtes mobiles, avec toute la facilité que comportent ces différens problèmes, et avec une généralité et une sûreté qui dureront autant que le calendrier même. Nous avions donné nos idées principales, soit dans notre Astronomie, soit dans la Connaissance des Temps ; elles ont été critiquées en Italie par un professeur d’Astronomie que nous avions autrefois connu à Paris, et qui nous a même envoyé son livre. Les raisons qu’il nous a opposées, et par lesquelles il s’efforce de prouver la simplicité et la nécessité du système adopté, ne nous ont nullement convaincu ; mais elles nous ont paru mériter une réponse. Peut-être l’avons-nous faite trop longue, quoiqu’elle le soit beaucoup moins que la critique à laquelle nous étions forcé de répliquer. Mais le lecteur y trouvera du moins cet avantage, qu’en regard de nos formules il aura celles de notre adversaire, appliquées aux mêmes exemples, en sorte qu’il aura le choix entre les deux méthodes diverses. La réformation grégorienne fut adoptée avec soumission dans tous les pays d’obédience ; elle fut vivement et longtemps critiquée dans les pays protestans ; et comme, en fait de mesure, le mérite principal est et sera toujours l’uniformité, il en est résulté, pendant près de deux siècles, des embarras plus fréquens et plus incommodes que les prétendus inconvéniens auxquels on voulait remédier. Au reste, c’est un sujet qui nous paraît épuisé, et sur lequel nous ne reviendrons plus.

Seconde partie. En parlant de Rhéticus, dans notre premier volume, nous ne l’avions considéré que comme disciple et partisan très zélé de Copernic. Il a des droits bien plus réels à l’estime et à la reconnaissance de tous les calculateurs. Le premier il osa concevoir l’idée d’une table des sinus, des tangentes et des sécantes en nombres naturels à dix décimales, pour tout le quart de cercle, de dix en dix secondes. Il exécuta heureusement cette entreprise ; il avait même calculé tous les sinus à 15 décimales. Ce travail prodigieux l’occupa toute sa vie ; il y manquait encore quelques tangentes et quelques sécantes, lorsque la mort le surprit. Son disciple Othon les ajouta, et publia le tout sous le titre d’Opus Valatimun de Triangulis. Les tables étaient précédées de