ses méthodes. Nous avions d’abord désespéré de deviner la voie suivie par l’auteur, lorsqu’une réflexion très simple nous a mis sur la voie. Après avoir abandonné cette recherche, nous y avons été ramené dans la suite ; nous avons démontré ces formules par une opération simplement arithmétique, et d’une grande facilité. Nous avons refait, par nos propres règles, toutes les interpolations données pour exemple, et nous nous sommes assuré que les sinus naturels, donnés par l’auteur avec 19 décimales, pourraient s’étendre à tout le quart de cercle par une interpolation aisée, qui donnerait toujours 18 décimales exactes, et souvent 19. Tant de décimales à la vérité sont inutiles le plus souvent ; mais, dans des circonstances extraordinaires, sans se donner la peine de calculer la table entière, on pourrait se procurer à 18 décimales un sinus quelconque que l’on voudrait avoir avec cette précision.
Le livre IX, qui porte les noms de Métius, de Boulliaud et de Seth-Ward, ne nous offrira aucune remarque bien importante. Métius n’est connu que par son rapport du diamètre à la circonférence, mais Boulliaud, dont les idées sont assez extraordinaires, a joui de trop de réputation dans son temps pour qu’il nous fût permis de le passer sous silence. Nous en dirons autant de Seth-Ward. Leur hypothèse elliptique simple était un pas rétrograde, on a eu grande raison de l’abandonner ; mais elle fait partie de l’histoire de l’esprit humain. Bayer, dont la notice termine ce livre, nous fournit une chose qui n’était pas difficile à imaginer, et qui est restée comme le rapport de Métius. C’est l’idée qu’eut Bayer de désigner chaque lettre d’une constellation par une lettre grecque, romaine ou latine. Cette attention si facile a immortalisé le nom de Bayer. Il faut avouer que c’est devenir célèbre à bien peu de frais. Schyrle, dont il est aussi fait mention dans ce livre, a le premier fait exécuter la lunette astronomique à deux verres convexes, imaginée par Képler ; et cette innovation a eu en Astronomie des suites de la plus grande importance, qu’il était impossible de deviner.
Le livre X ne parle que de Descartes, et nous craignons bien qu’on ne nous accuse d’une excessive sévérité pour un grand homme dont la gloire est regardée comme une propriété nationale qui mérite tous nos respects. Nous prions nos lecteurs de se souvenir que nous écrivons une histoire, et non des éloges. Un panégyriste peut amplifier ce qu’il trouve de grand et de beau dans son héros, et glisser adroitement sur ce qu’il faut dissimuler. L’historien ne doit aux morts que la vérité. Ce n’est pas notre faute si Descartes, en Astronomie, n’a produit que des chimères ;