Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/575

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KÉPLEîl. 480 vers la fia de sa course; ses rayons visuels, au lieu de converger, ont di- vergé, ce qui prouve qu’ils ont passé par le parallélisme. Dans ce cas, la comète serait à une distance infinie, ce qui serait absurde; la distance était donc à peu près la même que celle des points de section, avant et après la station indiquée par ce parallélisme. La rétrogradation s’est opé- rée quand la Terre a dépassé le plan de l’orbite; la station a eu lieu au moment où la Terre était dans le plan. Le mouvement alors a dû paraître nul , et même assez petit pendant quelques heures ou quelques jours, pour qu’il échappât aux observations de ce tems-là. Il parut trois autres comètes en 1618. La première, aperçue au mois d’août, fut très faible en septembre; à peine fut-elle remarquée par les astronomes. La seconde et la troisième ne parurent qu’en novembre, et même on ne vit que la queue de la première; elle disparut avant la fin du mois. Quelques personnes ont confondu ces deux dernières comètes, dont ils n’ont fait qu’une seule , et Répler n’est pas éloigné de croire qu’il est ar- rivé à cette comète la même chose qu’à celle dont parle Sénèque , d’après le témoignage d’Ephore , c’est-à-dire, qu’elle s’est partagée en deux comètes, qui ont suivi des routes différentes. Cette comète d’Ephore avait précédé la submersion de deux villes d’Achaïe , Hélia et Bu ris- Deux ans après , la bataille de Leuctres fit passer l’empire des mains des Lacédémoniens entre celles des Thébains. Sénèque attaque et révo- que en doute l’assertion d’Ephore; Képler prend la défense de l’historien, et traite assez rudement Sénèque, qui pourrait bien avoir ici raison contre Képler ; c’est à celle occasion que Pingre lui applique le vers d’Horace : Quandoqua bonus dormitat Homerus. La troisième comète avait la queue la plus belle qu’on eût vue depuis i5o ans. Les observations comprennent un espace de 55 jours. Répler calcule le grand cercle qu’elle a paru décrire, mais il trouve que cette trajectoire ne représente pas les dernières observations; il renonce au mouvement uniforme sur sa tangente, il l’accélère vers la fin, et il s’at- tache à prouver que la trajectoire a été vraiment recliligne. Nous faisons grâce à nos lecteurs de ces prétendues démonstrations et de tous les raisonnemens contre Aristote et ses sectateurs. Mais nous citerons la dernière phrase. Denique quot sunt in cœlo cometœ , tôt sunt argumenta (prœter ea quœ Ilist. de l’Astr. mod. Tom. I. 62