488 ASTRONOMIE MODERNE. aurait dû ramener la comète si souvent. Quant à la raison que les co- mètes ne revenaient pas, Kepler avait mal pris son tems ; car c’était déjà la troisième fois qu’on observait cette comète, qui depuis a reparu deux autres fois. Sans cette fausse raison , Képler aurait songé sans doute à lui donner une orbite elliptique. Il avait examiné si, en la supposant absolument immobile, on ne pourrait pas expliquer son mouvement ap- parent par le mouvement annuel de la Terre ; mais celte tentative n’eut aucun succès. Si la comète immobile eût été dans l’écliptique , le mou- vement de la Terre lui aurait donné pour orbite apparente Técliptique même. 11 dit ensuite que la comète , immobile hors du plan de l’éclip- tique, aurait pour orbite un petit cercle, ce qui n’est pas aussi clair ; mais voyant que rien de tout cela ne s’observait, il conçut l’idée d’essayer les trajectoires reclilignes pour déterminer, sans le secours des parallaxes, les dislances et la route de la comète. Képler a du moins réussi à montrer la petitesse de la parallaxe. Quant aux distances véritables, on voit qu’elles sont indéterminées, mais dans certaines limites, que les observations suivantes, continuées de même trois à trois , auraient sans doute resserrées. Pendant un petit nombre de jours, la trajectoire véritable ne diffère pas considérablement d’une ligne droite, et le mouvement n’a pas d’irrégularités assez fortes pour être sen- sibles à de pareilles observations. Il est vrai que, dans le fait, la comète était voisine de sou périhélie, où elle a passé le 26 octobre, suivant Halley et Bessel, qui en ont calculé l’ellipse; mais la comète venait de disparaître. La comète a passé entre le Soleil et la Terre ; elle était directe pour la Terre, elle était donc rétrograde pour le Soleil. Képler tira treize conclusions des données qu’il a rassemblées. Il avoue que sa trajectoire recliligne satisfait médiocrement aux longitudes et surtout aux latitudes; mais tout cela se corrigerait facilement, si l’on voulait abuser de son loisir, en se livrant à des calculs bien inutiles pour une coinete qu’on ne reverra plus. Ce que nous avons fait de calculs est plus que suffisant pour donner une idée du parti que l’on pourrait tirer de cette méthode de Képler. 11 ne lui a pas donné sûrement la simplicité qui résulte de nos formules; il n’entre dans aucun détail sur la manière dont il a conduit l’opération ; il se contente d’en donner quelques résultats. Il indique un instant où la dislance n’esl pas moindre que 0,1 25 ou £ de la distance du Soleil. Après les premiers jours, les intersections des rayons visuels, tels que D, F et H, s’éloignent d’autant plus de la Terre. La comète est devenue rétrograde
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