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CONSTRUCTION DES TABLES. 555

Pour les grandes tables du Cadastre , M. de Prony a préféré de pousser le calcul des différences jusqu’à l’ordre où elles sont sensiblement consentes pour 100 ou 200 termes. Briggs en avait donné l’exemple, mais ses formules étaient peu exactes, et il y faisait des corrections empiriques. Il fallait en outre calculer de distance en dislance les A des ordres précédais; alors toute la besogne se réduisait à des soustractions et des additions. Ce plan convenait mieux à un établissement composé d’un grand nombre de calculateurs; les plus habiles calculaient les têtes de chaque colonne, il ne restait aux autres coopéraleurs que des additions ou des soustractions. Ce moyen était presque aussi simple et bien plus exact que celui de Néper.

L’impression des Tables du Cadastre était commencée; les orages de la révolution l’ont fait suspendre , sera-t-elle jamais reprise? au reste, nous avons les Tables de Briggs à 14 décimales, ce qui suffit de reste. Vlacq, en réimprimant les Tables de Briggs, les a réduites à 10 décimales; mais il a donné sans interruption les cent mille logarithmes des nombres; il a étendu aux dixaines de seconde les logarithmes des sinus et des tangentes.

Les Tables de Vlacq ont été réimprimées par Véga, sous le titre : Thésaurus logarithmorum completus. Leipsiœ, 1794? un v °l- in-folio, avec une introduction où l’on trouve nombre de formules utiles fil y a joint les logarithmes naturels de Wolfram, de 1 à 10000 à 48 décimales, avec des tables des multiples de K, pour les convertir en logarithmes vulgaires : c’est un recueil précieux, dont on fait cependant peu d’usage. Gardiner a réduit les logarithmes de Vlacq à sept décimales; il y a joint les sinus de seconde en seconde pour les 72 premières minutes. Londres, 1742, un vol. in~4°. Ces Tables, plus portatives, ont fait négliger toutes celles qui les avaient précédées.

Elles ont été réimprimées à Avignon en 1770, par les soins de Pézénas, qui a donné les sinus et les tangentes de seconde en seconde pour les quatre premiers degrés. Mouton les avait calculées à 10 décimales, et Lalande en avait envoyé une copie à Pézénas.

Michel Taylor a donné les logarithmes sinus et tangentes à 7 décimales pour toutes les secondes du quart de cercle. Ces tables ont paru à Londres en 1792, avec une préface de Maskelyne; elles ont été trouvées peu corn-» ’ modes, soit à cause du format, qui est un petit et large in-folio, soit à cause des différences, qu’on a négligé de joindre aux logarithmes, soit enfin par un arrangement qui, pour ménager la place, a partagé chaque logarithme en deux parties, qu’on est obligé de prendre séparément.