Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/690

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6o.{ ASTRONOMIE MODERNE, à Dieu même, ipso Deo, comme il a fait page 124, est un aveu formel qu’il n’a pu imaginer de cause physique. En général , ce septième et der- nier livre de l’Epitome, mérite peu d’être analysé, et nous n’en avons peut-être que trop dit. Au roman qu’il nous débile sérieusement, nous en ferons succéder un qu’il nous donne au moins pour ce qu’il est, et qui cependant est beaucoup moins chimérique, à l’introduction près. Le songe de Kepler où l’on trouve des idées générales de l’Astro- nomie des habitans de la Lune, est un roman philosophique auquel son auteur avait, en différens tems , ajouté des notes explicatives. Il mourut pendant l’impression. Son gendre Bartschius, qui s’était chargé de la continuer, fut presque aussitôt attaqué d’une maladie contagieuse à laquelle il succomba. Louis Képler qui revenait d’un voyage pendant lequel il avait été deux ans sans recevoir aucune nouvelle de sa famille, vît arriver la veuve avec quatre enfans, sans argent et sans autre res- source que les feuilles de cet ouvrage qu’il s’agissait de terminer et dont l’impression commencée à Sagan, en Silésie, fut achevée à Francfort, en i()34- Képler feint que le fils d’un vieux pêcheur islandais, vendu par sa mère à un capitaine de vaisseau , avait été déposé par lui à l’ile d’Huenne ; qu’il avait été admis parmi les élèves de Tycho qui étaient souvent au nombre de 20 ou 3o; Tycho les exerçait aux observations et aux calculs, et se faisait un jeu de refuser le congé à ceux à qui il l’avait promis, bien sûr de les garder tant qu’il voudrait, à moins, dit Képler, quils n’apprissent à voler. Notre islandais, après quelques années de séjour auprès de Tycho, voulut revoir son pays où il espérait se montrer avec avantage. Il y retrouva sa mère qui était une sorte de magicienne qui consultait souvent la Lune, et qui le mit en relation avec un sage du pays qui possédait le secret de se transporter et de transporter les autres partout où il voulait. Ce magicien est évoqué par la mère qui s’est voilée ainsi que son fils. Le magicien arrive et fait à l’astronome islandais le récit qui va suivre, et qui contient une idée de l’Astronomie de Lévanie , c’est-à-dire de la Lune que les hébreux appellent Lbana ou Levana. A cinquante mille milles germaniques, dans la profondeur de l’air, est située l’ile Lévanie. La route qui y conduit n’est pas facile pour les hommes , elle n’est cependant que de quatre heures (c’est la plus grande durée d’une éclipse de Lune). Le moment de s’embarquer est celui du