Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/733

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GALILÉE. 6/ f7 rience du mât, elle s'accorde avec celle de la tour - le boulet tombe le long du mât, soit que le vaisseau marche ou qu'il soit en repos. Elle ne prouve donc ni le repos ni le mouvement du vaisseau. Il en est de même de la chute de la pierre le long de la tour; elle ne fait rien ni pour ni contre. A ces expériences, il ajoute celle d'une pomme lancée perpen- diculairement par un homme sur un cheval qui est au galop ; la pomme lui retombe dans la main , comme s'il eût été en repos. 11 ajoute sur le mouvement des toupies des remarques qui ne sont point de notre sujet. Il montre ensuite que la pierre en tombant du haut de la tour, décrit un cercle dont le rayon est (R-f-r^R)> R étant le rayon de la Terre et dK la hauteur de la tour; d'où il tire celte conséquence singulière, que le mouvement rectiligne n'a pas lieu dans la nature, puisque les graves tombent suivant un arc de cercle : au reste, il ne donne pas la chose comme parfaitement démontrée. Quand un chasseur veut atteindre un oiseau qui vole, il en suit le mouvement pendant quelques inslans; il donne au canon de son fusil un mouvement angulaire égal au mouvement angulaire de l'oiseau ; le plomb en sortant du canon, est animé de deux mouvemens, et il atteint l'oiseau. C'est ainsi que le boulet lancé perpendiculairement retombera près de la pièce. Au reste, les expériences avec des canons ou des bombes sont impossibles à bien faire ; elles ne peuvent rien prouver et elles n'ont jamais réussi. Il vient à l'argument qu'on a voulu tirer du mouvement des oiseaux; tout se passe à leur égard dans l'air comme si la Terre était immobile, comme tout se passe dans la chambre d'un vaisseau, comme si le vaisseau n'avançait pas. Il disserte ensuite sur la quantité dont un projectile se mouvant sur la tangente, doit s'éloigner de la Terre. Soit A l'arc, tang A la tangente parcourue, tang A tang ^ A sera l'écart de la tangente. Il ne donne pas cette formule, alors inconnue, mais une méthode équivalente. Il démontre qu'un plan ne peut toucher qu'en un point une sphère même matérielle, pourvu qu'elle soit parfaite et le plan aussi. Il expose ses théorèmes si connus sur la chute des corps et sur les pendules. Tous ces effets sont produits par la gravité. Mais qu'est-ce que la gravité? Nous n'en savons rien, nous en ignorons la cause, comme nous ignorons la cause qui fait tourner la Lune autour de la Terre.