Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/781

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MARIUS. 6 9 5 Du i5 janvier au 8 février, Marius fut en voyage; il avait laissé chez lui sa lunette, de peur d’accident (il aurait pu emporter du moins celle avec laquelle il avait fait sa première observation ). A son retour il con- tinua ces observations avec beaucoup d’assiduité. Tel est le récit que fait Marius de sa découverte dans la préface de son livre; il en cerliiic la sincérité et en appelle au témoignage de son patron Fuchs, qui vivait encore. Pendant qu’il était occupé à rechercher plus exactement les mouvemens des satellites, Galilée fît paraître son Nuncius Sidereus , ce qui n’empêcha pas que Marius ne continuât ses recherches et la compo- sition de ses Tables. Il les publia le (~f) février 1614, deux ans plus tard que Galilée. Voici le titre: Mundus Jovialis , anno 1609 detectus , ope perspicilli Belgici , hoc est quatuor Jovialium planetarum , cum theoria, tum tabulas , proprus obser- vationibus maxime f un datas , ex quibus silus illorwn ad Jovem , ad quodvis terripus dalum , promtissimè et facillime supputari potest. Norimbergas , 4°. plagulis septem. C’est-à-dire que les Tables ne sont que de sept pages. L’auteur s’y est fait graver avec sa lunette, qui est longue presque autant que le bras; l’objectif paraît avoir un doigt et demi d’ouverture; il n’en dit pas le grossissement. Au-dessous on lit ces deux vers : Inventum proprium est mundus Jovialis et orbis , Terrœ secretum nobile dante Dec Sans les réclamations de Galilée, sans l’accusation d’un premier plagiat, qui donna naissance à un procès que Galilée gagna de la manière la plus complète, nous n’élèverions aucun doute sur Un récit très circonstancié qui paraîtrait fait avec beaucoup de bonne foi. Nous pouvons même dire que dans le procès pour le compas de proportion , Marius n’est pas nommé. Le plagiaire qui fut condamné, était un Balthasar Capra ; Galilée nous dit bien que ce Capra était l’élève de Marius; que Marius avait lui-même traduit et défiguré son ouvrage latin; mais Galilée lui- même est-il tout-à-fait croyable? N’a-t-il pas, dans ce procès même, donné des preuves de passion et d’irascibilité ? Quoi qu’il en soit de la véracité de Marius, les droits de Galilée n’en sont pas moins certains ; il a le premier réellement observé les satellites; il a dû, comme le dit Marius de lui-même, les suivre pendant un certain tems, avant de son- ger à consigner les configurations qu’il observait. 11 a donc été le pre- mier; il a fait sa lunette, et Marius qui en a eu deux successivement, ne les avait que d’emprunt et la seconde venait de Venise. Marius lui-